coordination_coordination

 

SOUTENIR LA COLLABORATION AUTOUR ET AVEC LES USAGERS

Partant du principe qu’il ne suffit pas de se connaître pour collaborer de manière adéquate dans le cadre de l’accompagnement d’un usager, Rézone a réfléchi, au sein d’un de ses groupes de travail, à ce qui pouvait améliorer la continuité des soins, limiter les ruptures et favoriser la collaboration autour et avec les usagers.
Nous avons ainsi distingué deux types de pratiques, la coordination et la concertation, qui, en s’articulant, nous semblent pouvoir améliorer la collaboration et soutenir le projet des usagers accompagnés et leur inscription dans la communauté.

concertation coordination

texte

Plus de détails sur les différences entre coordination
et concertation en cliquant ici !

cordination concertation 2

* Et le case management dans tout ça?

Le case-management est une stratégie de mise à disposition et de coordination des ressources de tous ordres, en fonction des besoins d’un usager. L’objectif est d’assurer la cohérence et la continuité du soutien dont la personne a besoin en tirant le meilleur parti des ressources forcément limitées que le système social et de santé peut mettre à disposition.

La littérature fait état de multiples manières d’organiser pratiquement le case management, du plus clinique au plus administratif, du plus proche au plus distant de l’usager (voir rapport Cultiaux, présenté ci-dessous). Ainsi, les pratiques de coordination et de concertation sont toutes les deux susceptibles d’être considérées comme du case management.

Actuellement en Belgique, il semble que le terme de case management soit plus associé à une fonction tierce, plus distante de l’usager, comme l’est la concertation (voir fiche pratique Integreo). Il nous manque cependant encore une conceptualisation et une terminologie claire, validée par les autorités publiques, pour décrire ces différentes fonctions et leur articulation.

Le Plan Interfédéral de l’Aide et des Soins Intégrés ("PIF ASI") distingue également deux fonctions : la coordination des soins et de l’aide qui est une fonction au plus proche de la réalité quotidienne de la personne et le case manager qui est externe à la situation et sert de ligne et de point de contact tant pour la personne et son réseau informel et pour les membres de l'équipe.

Plus de détail dans l’annexe 1 et 2 du "PIF ASI" : https://www.inami.fgov.be/

 

** Et les centres de coordination de soins et de services à domicile dans tout cela ?

Les centres de coordination sont les services qui sont officiellement désignés pour faire de la coordination. Ils organisent « la coordination des soins et des services à domicile ».> Ils établissent - en concertation avec le médecin traitant, les prestataires de soins et de services le bénéficiaire et son entourage - un plan de soutien dont ils assurent l'évaluation régulière et la coordination » (article 22 du décret du 5 mars 2009 relatif à l'offre de services ambulatoires dans les domaines de l'action sociale, de la famille et de la santé).

En quoi le travail de coordination, décrit ici, diffère-t-il du travail des centres de coordination ? D’un côté, il est probable que le niveau de proximité relationnelle prôné ici soit difficilement réalisable en centre de coordination, en tout cas systématiquement. De l’autre, les centres de coordination ont une responsabilité beaucoup plus importante, par rapport aux services qu’ils mobilisent et coordonnent, encadrée par la loi.

L’articulation, entre les différentes manières de concevoir et d’encadrer le travail de coordination, nécessitera une clarification.

 

LES ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT DE LA COORDINATION  

La coordination ? Une pratique repandue mais en manque de reconnaissance.

Le travail de coordination est assumé aujourd’hui par une grande diversité d’intervenants au sein d’une multitude de services. Il n’est cependant pas suffisamment connu et reconnu comme une part importante de la prise en charge ou comme composante de leur métier, même par leur propre service. Pourtant cette reconnaissance est nécessaire pour faire alliance avec les autres intervenants et pour donner aux coordinateurs accès à des ressources et à des espaces de co-construction de cette fonction. 

La coordination ? Seulement un aspect de la fonction.

Dans la pratique, la coordination n’est qu’un des éléments de l’accompagnement offert. Les intervenants assurent notamment une fonction d’écoute, d’accompagnement psychosocial généraliste, de soutien au projet personnel de la personne, en plus du travail de coordination. Tout cela forme un ensemble cohérent au bénéfice de l’usager. 

rapport_johnEn 2019, Rézone a réalisé un travail de description de la fonction de coordination autour et avec l’usager à partir des récits et des expériences d’une vingtaine de coordinateur.trice.s issu.e.s de tout Bruxelles et d’une variété de contextes de travail. Les enjeux de la fonction, présentés ci-dessus, sont issus de ce travail.

Ce travail a été réalisé en collaboration avec John Cultiaux, sociologue (www.orchis-conseil.be).

Téléchargez le rapport complet ici.

Webinaire du 11 décembre 2020

Avec la présence de John Cultiaux (auteur du rapport précité) ainsi que des représentants de l’équipe mobile trACTor, du Centre de Santé Mentale l’Adret et de Brusano.

Coordination du réseau de l'usager et fonction de référent de proximité.

Au vu de ces éléments, il nous a semblé intéressant de trouver un nouveau terme, qui dépasse la seule fonction de coordination pour mieux correspondre à la spécificité du travail concrètement assuré sur le terrain. C’est ainsi que nous avons choisis le terme de « référent de proximité » en cohérence avec le terme utilisé dans le cadre du projet BOOST. Nommer ainsi la fonction et diffuser le terme doit permettre de valoriser la fonction, de la rencontre plus visible et participer à sa reconnaissance.

Nous employons le terme « référent de proximité » toute personne qui : est un accompagnant proche pour le bénéficiaire. Il est à son écoute, en relation directe et régulière avec lui. Il peut également endosser un rôle de coordination du réseau autour de la personne. Mais ce n'est pas pour autant systématique, c'est-à-dire que les travailleurs psycho-sociaux ne font pas cette démarche pour tous leurs bénéficiaires.

Plus d'informations sur la page dédiée au référent de proximité.

 

LES ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT DE LA CONCERTATION

Le développement de la concertation clinique multidisciplinaire trouve son origine dans une phase précédente de la réforme de la psychiatrie, les « projets thérapeutiques et la concertation transversale », lancée suite aux conférences interministérielles de santé publique des 24 mai et 6 décembre 2004. (Même si d’autres expériences, comme la clinique de la concertation, existaient bien entendu avant cela).

Les pratiques de concertation autour de l’usager se sont alors développées, rassemblant les acteurs impliqués dans un suivi avec le patient présent. Ces rencontres visaient la clarification de l’action des différents parties prenantes, en lien avec les besoins de la personne. A Bruxelles, plusieurs services ont développé une expertise dans ce domaine, notamment PsyKot, Rivage ou Atome. Avec le démarrage de la réforme « psy 107 » tel que nous la connaissons, l’organisation du financement de ces pratiques ont d’abord été confiées aux SISD. Ensuite, suite à la 6e réforme de l’État, les compétences liées à la concertation ont été transféré aux entités fédérées .

Rézone a souhaité continuer à faire vivre cette pratique à Bruxelles et a rassemblé une série d’acteurs Bruxellois du secteur de la santé mentale et des soins de première ligne pour organiser d’abord une formation à la concertation, à partir de février 2019, afin de valoriser l’expertise des acteurs bruxellois qui ont développé cette méthode. Ensuite, conjointement avec les autres antennes santé mentale et Brusano, Rézone a déposé un dossier de financement à la COCOM, en janvier 2020.

brusanoSuite à une réponse positive, fin 2020, Brusano a pris la responsabilité de ce dossier et a travaillé à la mise en place d’un projet pilote de concertation clinique multidisciplinaire. L’objectif était d’expérimenter un dispositif d’organisation de la concertation, en s’appuyant sur un pool d’« organisateurs de concertation ». Il s’agissait également d’organiser le financement de ces organisateurs et des prestataires indépendants pour leur permettre de participer aux concertations.

Comment organiser une concertation ? https://www.brusano.brussels/la-concertation-clinique-multidisciplinaire/

Plus de détail sur la fonction d’ « organiseur de concertation » : https://www.brusano.brussels/pdf/infofiche-organisateur-de-concertation/